Acte 1 scènes 2

Monet habite, lors de sa prime jeunesse, au Havre. Il y rencontre Boudin et des photographes locaux. Il se cherche, cherche des motifs et peut-être déjà des effets. La Jetée au Havre date de 1867, Impression Soleil Levant attendra encore 5 ou 6 ans avant de voir l'aube.  
Peindre un bateau au radoube, aux amarres,  est facile.  Peindre un trois mâts rentrant au port par vent fort & précédé d'un esquif tient de la prouesse... photographique et non impressionniste. 
Impossible de rencontrer deux fois les mêmes conditions. Le futur maître de Giverny, le héraut du pleinairisme connaît forcément cette photo anonyme et s'en inspire fortement. A l'instar du photographe il coupe ses personnages. Caillebotte fait de même, ils seront tous les deux précédés par l'artiste des estampes japonaises.
   

Autre exemple Cézanne.

S'il installe à l'air vif près de son atelier pour peindre sa série Sainte-Victoire, il ne dédaigne pas un refuge pour portraiturer un baigneur. Jeune il pouvait s'ébattre avec Zola dans l'Arc mais de là a en faire un modèle, il existe une réserve naturelle infranchissable pour l'aixois. Alors pourquoi pas une photo ?
Elle permet d'éviter au poseur de longues heures fatigantes et au maître de revenir sur son ouvrage autant de fois désirées.


Reste à déterminer l'apport du peintre pour faire d'un cliché une oeuvre voire un chef-d'oeuvre.
Reste à déterminer non l'apport figuratif d'une photo, la forme, mais l'essence même de la captation, le fond, et savoir si celle-ci influencera la peinture, ou l'aidera simplement dans son travail.  





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